LA COURSE A LA MER

<= L'armée française de l'été 14


Aprés la Marne, Joffre voulait exploiter ce succés et défaire complétement l'adversaire. Mais les troupes françaises, épuisées par la longue retraite et la contre-offensive, et surtout manquant de munitions, ne purent mener la poursuite à la vitesse qu'il aurait fallu pour obtenir un tel résultat. Les allemands, ayant amené de toute urgence des renforts et ayant fortement fortifié les positions sur lesquelles ils s'étaient retirés, arrétèrent les français sur l'Aisne et en Champagne pouilleuse à la mi-septembre. Aprés plusieurs assauts frontaux trés coûteux en hommes, français et allemands tentèrent de se déborder en étendant leurs lignes vers le nord-ouest: la course à la mer commençait.

De la somme, les combats d'une violence inouïe se déplacèrent vers l'Artois, puis vers les Flandres durant le mois d'octobre. Le général von Falkenhayn, qui a succédé à von Moltke, craint par dessus tout la montée en puissance de la BEF, et souhaite couper les têtes de ponts de celle-ci, notamment Calais, ce qui aurait eu aussi le mérite d'isoler l'armée belge repliée sur Anvers. Pour contrer ceci la BEF est activement redéployée de l'Aisne sur la côte dans le secteur d'Ypres où ils sont rejoint par l'armée belge. L'extrême gauche des armées de l'entente est ainsi constituée de troupes bigarrées, fantassins et fusiliers marins français, anglais et belges. 

La course à la mer s'achève vers la fin octobre à la hauteur de Nieuport en Belgique. Nieuport inondée par l'ouverture des écluses, tandis que la royal Navy bombardait les positions allemandes, les troupes du kaiser contournérent cependant la zone inondée et attaquent le saillant britannique d'Ypres le 22 octobre. La bataille extrêmement meurtrière dans tous les camps fait rage jusqu'à la mi-novembre pour s'achever dans un statu-quo. La Guerre des tranchées prit alors complètement la relève de la guerre de mouvement. La nouvelle situation, qui allait rester statique jusqu'au printemps 1918, laissait aux allemands la Belgique et une part du territoire nord et est de la France, la pointe extrême de leur avancement étant Noyon, à 95 kilomètres de Paris. 

Le camps retranché d'Anvers:

Carte du camps retranché d'Anvers

Carte de la bataille d'Ypres:

Carte de la bataille d'Ypres


Bataille de l'Yser: fusiliers marins français et soldats belges s'opposant à l'offensive allemande

bataille de l'Yser

Fantassins belges escortant un groupe de prisonniers:

Fantassins belges escortant un groupe de prisonniers

Fusiliers marins à Dixmude:

Bataille de l'Yser - fusiliers marins à Dixmude


Carte du front désormais figé:

carte du front désormais figé


Source: La grande guerre et ses lendemains 1914-1935 - Pierre Facon - Larousse - 1985
L'armée française de l'été 1914 - Henri Ortholan ; Jean-Pierre Verney - Bernard Giovanangeli Editeur - 2004