LA CAMPAGNE DE CRIMÉE

<= L'armée française de l'été 14


Le prétexte de la guerre de Crimée est une querelle sur la possession des lieux saints de Bethléem et de Jérusalem, entre les religieux latins défendus par la France et les religieux orthodoxes protégés de la Russie. Plus fondamentalement, la Russie voulait démembrer l'empire Ottoman et ainsi contrôler les détroits de la mer Noire, le Bopshore et les Dardanelles. En juillet 1853 les russes occupent les principautés danubiennes de Moldavie et de Valachie, vassales du Sultan. En octobre 1853, la Turquie déclare la guerre à la Russie. Aprés la destruction par les russes d'une partie de la flotte turque dans la rade de Sinop, les navires français et anglais dépéchés sur place entrent en mer Noire. Sommé le 27 février d'évacuer les provinces danubiennes, le tsar Nicolas 1er se déroba. Le 27 mars le France et l'Angleterre déclarent la guerre à la Russie. Un an plus tard, la Sardaigne entra à son tour en guerre aux cotés des alliés. 

Ce fût une longue guerre que les alliés menèrent dans la presqu'île de Crimèe, où les opérations se concentrèrent pendant deux ans. La guerre de Crimée montra les défauts de préparation des armées franco-anglaises, mal équipées pour affronter l'hiver russe, et la majorité des pertes furent le fait du froid et de la maladie. Débarqués à Eupatoria le 14 septembre 1854, les français et les anglais prirent pour objectif la forteresse russe de Sébastopol, arsenal des russes. Aprés la bataille de l'Alma, où s'illustrèrent les zouaves, le siège de Sébastopol durant onze mois, non sans avoir essuyé à deux reprises les attaques russes pour briser l'encerclement (batailles d'Inkerman et de Balaklava). Les russes avaient en effet eu le temps d'organiser une excellente défense de la place. Le siège prit fin par la prise de la tour malakoff le 8 septembre, à la suite de laquelle les russes incendièrent la ville et se retirèrent vers le nord. 

Dabord réticent, le nouveau tsar, Alexandre II, dut traiter. Le traité de Paris en 1856 accordait l'autonomie aux provinces danubiennes, Moldavie, Malachie et serbie et garantissait l'intégrité de l'empire Ottoman. En contrepartie, les chrétiens de Turquie obtenaient l'égalité des droits avec les musulmans. Le mer Noire fut neutralisée et interdite aux flottes de guerre russes et turques. 

Eclatant succés pour Napoléon III, la guerre de Crimée fut l'occasion de sortir de l'isolement diplomatique, puisque l'alliance entre la France et l'Angleterre brisa la coalition anti-française de 1815, et que la France est replacée du coté des grandes puissances européennes. 


La guerre de crimée est le premier conflit pour lequel nous ayons des documents photographiques, grâce au photographe anglais Roger Fenton. Les plaques enduites de collodion devaient être exposées durant au moins 20 secondes, et développées avant que le collodion ait durci. Fenton ne pouvait dés lors pas prendre des scènes de batailles.

Guerre de Crimée photographie de Roger Fenton 1

guerre de crimée photographie de Roger Fenton 2

Le général Cissé (assis) et des zouaves de la division Bosquet

Le général Cissé et des zouaves de la division Bosquet


Prise de la tour Malakoff:

prise de la tour de Malakoff

Légionnaires dans les tranchées de Crimée, hiver 1854-55

Légionnaires en Crimée

Sébastopol aprés le siège: En abandonnant Sébastopol, les russes incendièrent les magasins, les vaisseaux et firent sauter les fortifications (8 septembre 1855)

Sébastopol aprés le siège

La tour Malakoff aprés sa prise par les alliés:

La tour Malakoff aprés sa prise par les alliés

Défilé de l'armée revenant de Crimée:

Légionnaire de la campagne de crimée: on peut noter l'adaptation au froid, sabots et chaussettes russes


Anecdote: la statue en bronze de notre Dame de France, au Puy en Velay, a été réalisée par la fonte des canons pris aux russes lors de la guerre de Crimée (don de Napoléon III).

Notre Dame de France au Puy en Velay    Canon pris aux russes guerre de Crimée